Editorial
Livrés à la Libre Pensée des libres penseurs,
voici 3 articles touchant à l’économie, le temps de travail
et l’éducation. Chacun est libre d’interpréter les faits
selon son entendement. Voici le mien : un nouvel ordre mondial se met en
place et tente par le biais d’accords à imposer des « règles
» économiques aux états : ces règles visent
à plus de flexibilité ... Partout des accords supranationaux
apparaissent, partout la régionalisation se met en place. Il faut
supprimer, les Etats laïques. Il faut accepter la morale de la soumission
véhiculée par les églises du monde entier.
Le pape (voyage à Cuba) a une place privilégiée.
C’est au nom d’un état religieux (Vatican) qu’il intervient dans
ces rapports avec d’autres états et qu’il apporte une « aide
» spirituelle aux peuples frappés par le système économique.
Les libres penseurs, en combattant les idéologies et dogmes religieux,
en combattant pour le respect de la laïcité institutionnelle,
affrontent le capitalisme et le libéralisme qui aliènent
l’individu.
L’Union des libres penseurs du monde devient une nécessité.
Préparons activement notre manifestation contre l’Europe du Vatican,
l’Europe de Maastricht. René
Dans le portable de
monsieur Foukaka
Un certain Foukaka, né quelque part, à Quimper-Corentin
par exemple et qui trouvait ça vraiment original, s’est d’abord
dit, comme ça, sans trop y penser, tiens ! on ne parle pas de religion
à l’école.
Puis, de fil en aiguille, il a pensé qu’il était temps
d’enseigner l’histoire des religions, ça intéresse les enfants
! Alors il s’est mis à professer, tout naturellement et à
tout va, que la religion au fond était porteuse d’histoire, l’enseignement
c’est quand même une invention de l’église non !
Et, un beau jour, sans doute le plus beau jour de sa vie, c’était
peut-être un dimanche, et pourquoi pas à Vérone, M.
Foukaka a eu une idée fortissime et brillante et, pour tout dire,
carrément géniale, si la religion fait l’histoire, elle peut
aussi décider de mettre fin à l’histoire, si elle trouve
que l’histoire est un mal pour les hommes.
Bien sûr, le pape, le grand rabbin et le grand mufti pensent
que c’est à dieu de décider d’une chose pareille mais, quelle
intuition ce Foukaka ! est-ce qu’ils ne sont pas en train de décider
à la place de dieu en disant ça ?
L’imagination, une fois lancée au galop, personne ne peut plus
l’arrêter, même pas le château du père Michel
qu’on trouve pas loin de St Malo. Et après s’être laissé
bercer par les flots, comprenne qui pourra, M. Foukaka s’est enflammé,
supprimons l’histoire !
Ce que M. Foukaka a oublié, c’est que supprimer l’histoire porte
un nom : Auschwitz.
Le mea culpa est la science des imbéciles. Exportable partout.
c/o René
L'Europe, le Vatican et la
Région
Dis-moi qui t'a créé, je te dirai à quoi
tu sers ! Cette maxime simple explique très bien le pourquoi des
positions de la CFDT. Elle peut tout aussi bien s'appliquer à la
Communauté Européenne.
La CEE est issue de la CECA (Communauté Européenne du
Charbon et de l'Acier). Sur ce premier point, il y a lieu de tirer trois
réflexions :
- Deux des pères fondateurs, Robert Schuman et Jules Monnet,
sont des sociaux-chrétiens avoués que Mitterrand n'aurait
pas reniés dans son P.S.,
- coïncidence, les deux plus grandes industries démantelées
depuis la dernière guerre par des plans européens repris
par les gouvernements successifs sont l'industrie de la mine et celle de
l'acier, industries concernées en premier lieu par la CECA. Ces
plans ont été appliqués en France par le sous-ministre
et dirigeant de la CFDT Chérèque sous les ordres de Mitterrand,
- C'est une communauté :
Communauté : n.f. Etat de ce qui est commun: Groupe de gens
qui ont des intérêts communs: Société religieuse
soumise à une règle commune (Petit Larousse)
Nous y reviendrons.
Ensuite, pour officialiser la transformation de la CECA et amplifier
les attaques contre la classe ouvrière, on ratifie le traité
de ... ROME. Quel heureux hasard ! Et on prend comme symbole douze étoiles
jaunes (à cinq branches) sur fond bleu... le symbole de l'immaculée
conception, qui n'a malheureusement aucune chance avec Jean-Paul II de
devenir l'immaculée contraception. Et certains osent prétendre
que le Vatican n'a rien à voir avec la communauté Européenne.
Ensuite doit être fixé le siège de la CEE.
Bien, réfléchissons un peu. Faut-il un pays à forte
structure nationale pour faire passer l'idée de communauté
? Non bien sûr. Et bien voilà, prenons le pays dans lequel
il existe plusieurs "communautés" déjà déclarées
et soutenues à bout de bras par les partis politiques : La Belgique.
Ensuite, on crée des commissions remplies de fonctionnaires de Bruxelles
(sic). Comme chacun sait, un fonctionnaire est au service d'un état.
Mais, en l’occurrence la communauté n'a rien d'un état national.
Donc, on peut en conclure que le fonctionnaire sert la communauté,
donc les valeurs communes et ainsi écraser les minorités.
Bel exemple de totalitarisme! Bien. Il faut donc trouver ces valeurs
communes; ce ne peut être évidemment la lutte de classes,
ni même reconnaître l'existence de classes aux intérêts
antagonistes puisque, dans une communauté, tout le monde a les mêmes
intérêts (voir définition). Il y a bien un seul trait
commun tangible entre tous ces pays : ils ont tous été à
un moment de leur histoire des pays dont la religion dominante était
le Catholicisme romain. Alors, comment s'étonner que le Vatican
ait créé cette bête monstrueuse de Bruxelles. Pour
clore sur ce sujet, ils ont créé un parlement croupion pour
le vernis démocratique. Mais enfin, comme on n'est sûr de
rien, ils l'ont placé à 300 km du gouvernement. Les Versaillais
s'étaient contentés de 50 km.
Sur l'adhésion des pays à la CEE, on peut remarquer
d'étranges choses. Il est claironné que le gouvernement "catholique"
de Dublin ne peut supporter le gouvernement "anglican" de Londres. Dans
ce cadre, il est étrange que ces deux gouvernements aient adhéré
la main dans la main à l'Europe Vaticane. Ensuite, vint l'adhésion
du Portugal, de l'Espagne et de la Grèce avec trois gouvernements
socialistes, reflets de notre PS national. Les référendums
sur l'adhésion au traité de Maastricht sont éloquents
:
Là où les électeurs ont en majorité relative
dit oui, pas de problème. Là où ils ont dit non, tout
démocratiquement, on revote jusqu'à obtenir un oui. En Norvège,
où le non a prévalu, il est intéressant de repréciser
que le P.S. local a appelé au oui alors que le syndicat, qui lui
est pourtant très lié de par son histoire, a appelé
au non. La pression due aux adhérents et militants du syndicat a
dû jouer...
Le dernier point concerne la régionalisation. Sous couvert
de participation accrue du "citoyen" aux mesures européennes, la
CEE a entrepris une oeuvre de démantèlement des structures
nationales. Tout le monde est au courant ou alors il faut être un
ermite pour ne pas le savoir : l'économie est mondiale. En disant
cela, il faut comprendre que les statuts nationaux des fonctionnaires,
les conventions collectives nationales soient un frein à cette mondialisation.
Quoi de mieux pour casser ces caractères nationaux qui protègent
le salarié que de détruire les structures nationales ! Alors
on casse. On régionalise. On développe les régions
qui n'ont de signification historique que le moyen-âge (la région
où je vis s'appelle la Franche-Comté du nom qu'elle avait
sous les ducs de Bourgogne...) et géographique que les diocèses.
Tiens, le retour du Vatican. Cette notion de région est là
pour casser la structure départementale issue de la Révolution
et ainsi casser les frontières de l'état-nation en en créant
de nouvelles calquées sur le cadastre établi au Vatican.
Seulement, pour faire ceci, il faut la participation des gouvernements
nationaux comme en 1984 la loi de décentralisation et de régionalisation.
Cependant, une notion inscrite dans la constitution empêche pour
l'heure cette oeuvre de destruction : "le service public garantit que le
même service est offert au citoyen quelle que soit sa position sur
le territoire". Ceci est contradictoire avec la régionalisation.
Alors, on réforme l'état pour l'y adapter. On crée
la maison régionale des services publics. Juppé est en train
de s'y atteler. Juppé-Notat-CFDT devrais-je dire. La destruction
de la sécurité sociale passe elle-aussi par la régionalisation.
En effet, j'ai entendu une interview du PDG d'AXA lors de la fusion de
son groupe avec l'UAP :
Le journaliste : "Fusionnez-vous pour créer une sécurité
sociale privée ?"
Le PDG : "Ce n'est pas à moi de répondre, c'est au gouvernement
et aux partenaires (collaborateurs? NdA) sociaux. Cependant je ne serais
pas hostile à une sécurité sociale privée et
REGIONALE"
Nous sommes à juste titre ulcéré à l'idée
d'une sécurité sociale privée. Cependant, cette réponse
marque bien l'importance de la régionalisation pour faire passer
les plans de destruction de la sécurité sociale dans ce cas,
mais ne doutons pas que toute l’oeuvre de démantèlement passera
par là.
Nous pouvons aussi discourir sur la tribalité que la notion
de Région comporte. Sans refaire le parallèle avec le moyen-âge,
des exemples concrets et actuels peuvent être présentés.
Je me souviens d'un article de Campdessus dans le Monde sur l'Afrique,
paru il y a 5 ou 6 ans. Il y parlait de régionalisation. En l’occurrence,
le F.M.I. désirait régionaliser l'Afrique en trois zones
avec un traitement économique adapté à chacune : Afrique
du Nord, Afrique centrale et Afrique du Sud. On peut traduire : Pétrole,
rien, Diamants. Comme la religion catholique n'est pas dominante, il était
impossible de s'appuyer sur les diocèses, alors on dévoile
tout et on prend des arguments économiques. Ils ont même parlé,
off record, d'Afrique utile et inutile. L'Afrique centrale semblait inutile.
Il y a eu la Somalie, le Rwanda et maintenant on ajoute le Zaïre et
le Burundi. En Europe même, il existait une structure fédérale
amplement marquée de communautarisme par le fait qu'elle n'existait
que par la poigne de fer de pseudo-communistes et par la régionalisation.
Après un traitement sévère par le FMI, elle a éclaté.
C'est la Yougoslavie. La Régionalisation, c'est la porte ouverte
à la barbarie.
Christian in l’Anarcho-Syndicaliste