Editorial
Certes, et c’est une évidence, nous approchons de ce qu’il est
convenu d’appeler le 21ème siècle après l’imposture
! Bien que nous ayons coutume de nous référer au calendrier
républicain, d’autres au pouvoir prétendent qu’il sera, selon
les personnes, religieux ou spiritualiste ! Eh bien non, chers Camarades,
il ne sera ni l’un ni l’autre ! Il sera humaniste et laïque ! C’est
la seule solution pour le citoyen, pour la démocratie !
La secrétaire
Les Nouveaux Pédagogues à l'assaut de l’Ecole Républicaine
Si l'école de la République et son institution l'éducation
nationale se réfèrent toujours à la raison comme moteur
de la connaissance et principe de « libération de l'être
humain », libérant l'homme des superstitions ( Condorcet dans
« esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit
humain »), nous assistons à de nombreuses dérives anti-rationalistes
propulsées par d'obscurs « pédagogues » en quête
de spiritualité. Un chapitre du cours de sciences de l'éducation
d'enseignement à distance (CNED) se propose, à travers une
pédagogie « novatrice », de faire table rase de toute
référence à la raison. « La formation à
la citoyenneté ne passe sûrement pas avant tout par un enseignement
rationnel (P72) nous assènent ces pédagogues. Les certitudes
de la conception rationaliste de l'être humain ont été
mises en question (Piaget?)... Il n'est plus acquis que les opérations
rationnelles conduisent à la vérité, ni qu'elles soient
les seules à être valides... On est de moins en moins certain
que la raison permette la maîtrise des pulsions et désirs
de l'individu... c'est la redécouverte de l'orient et du rôle
de la méditation et des yogis ou voies spirituelles pour accéder
à ce but. » Les auteurs de poursuivre leur pamphlet mystique:
« A l'échelle collective, la cité rationnelle a conduit
autant au totalitarisme qu'à la libération de l'humanité
(c'est la fin de l'optimisme assimilant le développement de la raison
à la notion de progrès de l'histoire : C'est la prise de
conscience que la raison peut être mise au service de l'horreur et
la barbarie comme dans la solution finale proposée par le nazisme
» (P72)
Apothéose du cynisme, amalgames impressionnants de la part de
ces chercheurs en « sciences de l'éducation » ! Mais
pourquoi cet acharnement caricatural autant que fallacieux contre la pensée
rationnelle issue des Lumières ? Plus loin, les auteurs s'en expliquent
: Le citoyen a donc besoin pour sa formation de « quête de
spiritualité; l'éducation des désirs et l'attention
à l'affectivité sont peut-être plus importantes encore
que celle de la raison: Ne doivent-t-elles pas être prise en compte
par l'école et les conseillers d'éducation? » (P72)
On croit nager en plein délire mystico-religieux? Tel est bien
cependant le projet de ces néo-pédagogues au sein de l'école
laïque, appuyés en cela par le rôle de recruteur de conseiller
d'éducation que leur confère l'institution. N'y a-t-il pas
de quoi être inquiet? Car ces mots ont un sens. Cette même
haine de l'école républicaine pousse le proviseur du Lycée
de Poligny (39) à publier la morale propagandiste d'un groupe de
restauration industrielle faisant l'apologie de la règle de st Benoît
(ascétisme religieux et servilité) comme modèle d'éducation
des élèves hôteliers. On ne s'étonnera donc
pas que ce proviseur organise et annonce sur l'espace d’information du
lycée donc laïque, une conférence avec un ecclésiastique
local sur le thème : « être chef d'établissement,
être évêque, des métiers exigeants ». Alors
il ne manque plus que la grand messe éducative et les hosties à
bouffer par les ouailles/élèves !
Cette orientation pédagogique trouve déjà subrepticement
un terrain pratique dans les établissements scolaires où
les dérives anti-laïques foisonnent. Que dire de cet "aumônier"
jouant au baby-foot dans le foyer éducatif d'un lycée professionnel
de Lons ? N'y-a-t--il pas transgression de la loi de 1905 lorsque le curé
du village participe à la soirée de Noël du LP de Port-Lesney
? Le placardage dans chaque couloir d'une pub de la marque d'outillage
Stanley mettant en scène des élèves du lycée
du bois de Mouchard au slogan de "Vive la rentrée" ne constitue-t-il
pas le signe de la pénétration de la pensée unique
(rationalité économique) dans l'école ?
On le constate un peu partout, ces pratiques que corroborent les thèses
spiritualistes de nos pédagogues éclairés menacent
le libre-arbitre et la liberté de nos enfants fondés sur
la raison comme quête scientifique de la vérité. Pour
un libre penseur, ce fondement est essentiel à l’éducation;
Sans lui, petits chefs obscurantistes et bénédictins confessionnels
de tout poil érigent la connaissance et le savoir en dogme à
des fins par ailleurs bien matérielles si l'on en juge à
la capacité de ces « administrateurs » d'envoyer massivement
les jeunes en stage (forme édulcorée du travail affranchi
sans statut et sous-rémunéré, euphémisme de
l’exploitation ).
Derrière les discours les plus fantaisistes et réactionnaires,
tendant nous l'avons vu à confondre raison et démence, d'amalgamer
la raison des lumières à la raison d'Etat totalitaire, de
réduire la rationalité cartésienne à la rationalité
dogmatique et économique, se trouvent des individus cherchant à
détruire l'école de la république dans l'intérêt
bien compris des lobbies économiques et religieux ; Pour les premiers,
avides de « pomper » le réservoir de la jeunesse scolarisée
et décidés à orienter la culture scolaire vers une
« culture d'entreprise » à même de servir leurs
intérêts ; Pour les derniers à redisposer du monopole
de l'instruction pour la gloire de dieu et du pouvoir symbolique du savoir
à reconquérir face aux lumières de Voltaire, Montesquieu
et autres Condorcet. Ces philosophes n'avaient-ils pas compris que la méthode
et la réflexion rationnelle, opposées aux dogmes obscurantistes,
libéreraient l'homme de la fange métaphysique et spiritualiste
?
Accepterons-nous un retour à ces obscurs desseins dans l'éducation
nationale ? Lionel
Les emplois-jeunes ou comment étrangler les salariés?
1) Constats :- il serait dommageable que la Libre Pensée fasse
l’économie du débat sur les emplois-jeunes. D’ailleurs faut-il
un débat sur ce sujet ? Au risque de choquer certains lecteurs,
j’estime que le thème des emplois-jeunes avec des contrats précaires
n’est pas à débattre. Il faut les refuser. Dans les réunions
syndicales, associatives ou autres, lorsqu’on discute des emplois-jeunes,
les personnes sont en colère mais marquent tous une certaine gêne
: les emplois-jeunes sont là, il faut faire avec. Il faut même
se battre pour que ces jeunes puissent avoir encore d’autres contrats dans
5 ans.
Arrêtons-nous là quelques instants : Définition
: EMPLOIS-JEUNES : emplois : travail rémunéré. Jeunes
: qui n’est pas avancé en âge. Par opposition à
aîné et à ancien (dictionnaire Hachette, 1988). Ces
emplois ne constituent pas « un vrai travail, un vrai salaire, un
vrai statut »; les jeunes sont jeunes de 18 à 26 ans. Après
ils sont vieux.
Or, il existe à peu près 5 millions de chômeurs
en France. S’occuper seulement des jeunes s’assimile à « l’appel
de la jeunesse par les régimes totalitaires. »
Attention, ce constat ne doit pas entraîner cette logique suivante
: nous n’allons pas demander que l’Etat propose les emplois-vieux; les
emplois-vermeils, les emplois-âge mûr....sans contrats, sans
statuts, sans garantie....
2) Système Monde (via Traité de Maastricht)- Lorsqu’un
gouvernement propose ce genre d’emplois, ces visées sont multiples
: faire croire à la plèbe que le gouvernement travaille pour
les électeurs. Or, il travaille pour d’autres intérêts
comme le patronat auquel le gouvernement livre une main-d’oeuvre qualifiée
peu payée, et en profite pour casser la fonction publique : en cassant
la qualité des services, la qualité des statuts, en enlevant
les acquis sociaux. Les emplois-jeunes représentent une des dernières
casses des acquis sociaux. Les emplois-jeunes représentent un des
goulets d’étranglement créé par le grand capital sur
l’autel du système monde : la fin des conventions collectives et
des statuts français de la fonction publique. Pourquoi ? Après
avoir remis les femmes au travail la nuit, multiplié les différents
contrats de précarité, enlevé le SMIC, mis en place
le RDS, la CSG, cassé la sécurité sociale....il ne
reste plus qu’à enlever les statuts...et c’est fait. Nous sommes
revenus au point zéro, c’est-à-dire à la situation
de la fin XIX ème siècle où les travailleurs se battaient
pour la mise en place de statuts. A la différence qu’aujourd’hui
ce sont certains partis (censés se battre pour cette plèbe)
qui cassent les acquis sociaux alors qu’à la fin du XIX ème
siècle, ces partis se battaient pour l’existence même de ces
statuts et pour l’amélioration des conditions de vie.... Il ne reste
plus qu’une petite touche à ce tableau : régionaliser tous
les services dits publics.
Ces éléments d’analyse rentrent dans le cadre du capitalisme
(profit) : tout cela au nom de la « souplesse » du travail
et des salariés, au nom des « critères de convergence
de Maastricht », au nom des travailleurs de l’Europe et enfin (sic)
au nom de la justice.
Hélas, combien de collègues m’ont dit : il y a une ségrégation
dans ces emplois-jeunes : les jeunes doivent avoir le bac ou le bac+2 et
les autres ? Alors au nom de la « justice », au nom de «
l’équité », nous allons casser tous les droits des
salariés.
3) Statuts, augmentation de salaire : des revendications actuelles
: Prenons le problème à l’envers : si nous demandions le
retrait de ces « emplois- jeunes ? Ou si vous voulez bien : demandons
l’embauche statutaire immédiate de ces milliers de jeunes et moins
jeunes et encore moins jeunes ? Certains disent : un magasinier qui entre
dans la fonction publique, gagne le SMIC comme les emplois-jeunes, alors
que les jeunes ne se plaignent pas. Et si nous demandions des augmentations
de salaire pour les magasiniers de la fonction publique et le recrutement
multiple des magasiniers, des agents de service, des cuisiniers, des administratifs,
des médecins scolaires, des assistances sociales, des psychologues,
des infirmières, des surveillants, des enseignants, des concierges......
Ce ne pourrait pas être aussi des solutions ?
4) Casse du code du Travail : Statut Privé dans la Fonction
Publique : Ces emplois-jeunes se mettent en place par notre grande démocrate
et bienfaitrice chrétienne socialisante et femme de surcroît
(cf. parité hommes-femmes) : Martine Aubry. Or, depuis quelques
semaines, un certain Monsieur tente de lui voler son bébé,
c’est le ministre de l’éducation nationale, Claude Allègre.
Beaucoup de gens pense que les emplois-jeunes se mettent en place seulement
dans l’Education Nationale, ce qui n’est pas le cas, de plus je vous rappelle
que l’objectif de plusieurs gouvernements est de « casser ce gros
mammouth qui a bien de la mauvaise graisse ». : or, combien de syndicats
demandent ce type d’emplois. Le seul reproche à ces emplois c’est
le manque de formation (oh, le mot magique, formation) des jeunes.
Qui va embaucher ces emplois dans l’éducation nationale ? Ce sont
les directeurs d’école et les principaux de collège qui signeront
l’embauche de ces emplois-jeunes : or, un salarié de la fonction
publique ne peut être habilité à embaucher. Cet acte
casse encore plus le statut de la fonction publique. Certaines décisions
d’embauche seront prises dans les conseils d’école et les conseils
d’administration : or, un conseil d’école et un conseil d’administration
ne peuvent pas embaucher. Le gouvernement maintenant l’autorise au
mépris de la plus élémentaire démocratie.
Conclusion : Relisons des passages du programme politique des
fascistes en 1919 et 1921 :
- nous voulons (1919)(fascistes) : -. formation de Conseils nationaux
techniques du travail, de l’industrie, des transports, de l’hygiène
sociale, des communications..., élus par les collectivités
professionnelles ou de métier. Avec des pouvoirs législatifs.
- la participation des représentants des travailleurs au fonctionnement
technique de l’industrie. (conseil d’école et d’administration)
- l’octroi aux organisations prolétariennes elles-mêmes
(pourvu qu’elles soient dignes moralement et techniquement) de la gestion
d’industries ou de services publics. (...)
- un fort impôt extraordinaire à caractère progressif
sur le capital...
Principes de politique sociale (e 1921) : le fascisme reconnaît
la fonction sociale de la propriété privée qui est
à la fois un droit et un devoir... Le Parti national fasciste agit
pour discipliner les luttes d’intérêt désorganisatrices
entre les catégories et les classes, pour sanctionner et faire respecter
en tous lieux et temps l’interdiction de grève dans les services
publics.
Alors, nous devons demander l’embauche statutaire de ce nouveau type
de personnel et tout de suite. Nous devons montrer notre rapport de force.
Christine